Vengeance !

Cela fait huit jours depuis ce honteux évènement à la salle de détention. Je suis enfin prêt. Je vais me venger.

Peter déposa sa plume et souffla patiemment sur l'encre pour qu'elle sèche, avant de refermer doucement son cahier.

Il était calme et serein. De toute façon, il n'avait pas à s'en faire : il avait tout prévu pour que personne ne le soupçonne lui. Son plan ne comportait aucune faille.

Sortant sa montre à gousse de la poche de son pantalon, il regarda l'heure.

19h12. Et six secondes.

Dans exactement 17 minutes et 54 secondes, Llyana serait dans l'incapacité de raconter ce qui lui était arrivé.

Rangeant sa montre, il se leva du rebord de la fenêtre, sur lequel il était appuyé, et alla s'asseoir en tailleur sur son lit.

Ni Sélénius ni Narcisse n'étaient là. Parfait. Tout se déroulait à merveille.

Il sortit ses composants du tiroir de sa table de nuit, et les disposa dans un ordre bien précis à ses pieds : tout à droite venaient ceux qu'il utiliserait en premiers, et, plus on allait vers sa gauche, plus ils interviendraient tard dans son incantation.

Ironie du sort... pensa Peter. Le dernier est les cendres de la harpie.

Il commença son sort, répétant calmement la longue formule qu'il avait apprise par cœur cette dernière semaine.

... Dix-sept minutes et cinquante-quatre secondes plus tard, il se laissa tomber dans son lit, un sourire satisfait au bord des lèvres.

Huit jours s’étaient écoulés depuis l’épisode des harpies…

Sélénius, marchait dans le labyrinthe de couloirs qui composaient Altalyra, lentement et sans bruit. Il faisait sombre, même un peu trop et surtout, un vent glacial lacérait les murs de l’école en un souffle plaintif.

L’adepte de la Divination arriva bientôt dans l’endroit où il passait le plus clair de son temps, c'est-à-dire sa chambre .Il en ouvrit la porte et entendit Peter finir ce qui était apparemment une incantation.

Sélénius, entré dans la pièce s’approcha de Peter et lui demanda, curieux :

« Et alors, mon petit gars, qu’est ce que tu trafiques ? »

Peter se releva en sursaut.

Il ne s'attendait pas à cette intrusion !

Mais, heureusement, Sélénius était arrivé après qu'il ait achevé son incantation...

- Bah, euh, rien... dit-il en adoptant une attitude neutre. Je paressais un peu en me demandant à quoi j'allais bien pouvoir occuper ma soirée...

Depuis quand il m'appelle "mon p'tit gars", celui-là ? remarqua-t-il, son aversion pour Monsieur Divinité refaisant surface. Il dut s'empêcher une grimace dégoûtée, et se rassit à nouveau en tailleur.

Remarquant qu'il restait un peu de cendres sur son lit, il les chassa prestement de la main, faisant comme s'il lissait sa couverture.

Sélénius avait passé une très mauvaise journée : un temps à vous glacer le sang, des professeurs plus stupides les uns que les autres et, cerise sur la gâteau, Peter était en train de le prendre pur un débile profond !

Quelques heures plus tôt ...

Sélénius lisait dans la bibliothèque, assis seul sur un tabouret en bois. Soudainement, un bruit de fond se fit entendre dans la salle où le silence était normalement de mise. Peu à peu, ce brouhaha diminua jusqu’à ce que la bibliothèque retrouve son calme légendaire.

Quelqu’un vint s’asseoir au côté du fan de la Divination, c’était Llyana. La star de la Maison rouge salua Sélénius et celui-ci lui rendit la pareille d’un signe de la tête.

Le chapitre des harpies était passé depuis une semaine mais bizarrement, même si la gifle avait été un plaisir pour Sélénius, un froid semblait s’être installé entre lui et sa voisine de bibliothèque.

Après quelques minutes d’un silence lourd de sens, la jeune fille prit l’initiative en feignant une attitude spontanée qui ne trompa pas Sélénius :

- Au fait, j’aimerai sincèrement que tu présentes mes excuses à ton colocataire, Peter… c’est sa ? J’étais vraiment nerveuse et je n’ai pas vraiment mesuré l’ampleur de mon geste…

Sur ce, la belle s’en alla, laissant le jeune homme à nouveau seul.

C’est cette Llyana-là que j’apprécie, je me demande bien pourquoi tout le monde la voit comme une méchante hystérique. C’est juste une carapace, un faux semblant : elle est très sensible même si elle ne laisse rien transparaître.

Dix-neuf heures trente, dans la chambre…

- Ne me prends pas pour un imbécile ! Je t’ai entendu incanter, dis-moi ce que tu faisais ! Et, pour information, Llyana m’a demandé de te présenter ses excuses…

( J’ai essayé une nouvelle mise en forme pour mon texte, j’espère que ça dérangera pas ta lecture^^)[b]

(Non, je préfère comme ça.)

Pliant le jambes devant lui et les entourant de ses bras, Peter déposa sa tête sur ses genoux. Il avait décidé de garder un calme placide, et il le ferait.

- L'imbécile... Elle aurait pu s'excuser directement à moi, plutôt que de t'utiliser en tant qu'intermédiaire... lâcha-t-il pâteusement, se rendant peu à peu compte de sa gaffe.

Bah, tant pis, se reprit-il. De toute façon, il est trop tard pour revenir en arrière. Ca ne sert à rien de se lambiner sur le passé, puisqu'il est impossible de le changer.

Mais il restait un problème : Sélénius.

Ce dernier avait apparemment entendu Peter incanter. Il le soupçonnerait donc directement quand il apprendrait ce qu'il s'était passé, malgré toutes les précautions qu'avait pris le Maison Noire.

- Que viens-tu faire ici ? demanda-t-il, après s'être soudain rendu compte que Monsieur Divination avait rompu avec ses habitudes.

Apparemment, Peter avait décidé de garder son calme et surtout, de changer de sujet…

- Et puis, elle est loin d’être une imbécile. Elle était juste gênée de venir te présenter ses excuses face à face et puis, l’essentiel est qu’elle se soit excusée, n’est ce pas ? Vous pourrez enfin oublié ce petit couac. »

Peter lançait quelques questions au fan de la Divination pour éviter le débat de fond et ça, le perfide Sélénius l’avait parfaitement remarqué.

- N’essaie pas de changer de sujet ! Ce que je fais ici, en ce moment, n’est vraiment pas la chose la plus importante ! Alors, je répète ma question, qu’est ce que tu tramais avec cette incantation ?

C'est à peine lorsque Sélénius eut achevé sa question que débarqua le petit Narcisse aux yeux rieurs. L'innocent n'avait pas prèté attention aux expressions rébérbatives des deux adolescents qui pourtant montraient explicitement leur conflit.
-Bonjour, bonjour !!

Tout excité, il s'approcha et s'agenouilla sur le lit de Peter, à la droite de celui-ci et en le fixant ajoyeusement.
-Il paraît qu'un professeur a détecté un sort important ! Et apparemment, ça viendrait d'un élève, mais ils n'ont aucune idée de son identité.

Fier de sa nouvelle, il étendit ses jambes et hésita un instant à déposer sa tête sur les genoux de Peter mais ne le fit finalement pas, ayant avisé une ChoupaChoups en dessous du lit voisin.

(Le retour du clown de service ! x'D)

Usant au mieux de cet heureux interlude offert par Narcisse, après une brêve grimace de dégoût quand la chose rose et mauve s'était assise sur son lit, Peter réfléchit à toute vitesse sur ce qu'il devait faire. Décidément, son plan avait vraiment foiré, sur ce coups-là... Bah ! comme disait toujours son ami le chirurgien : ce sont les erreurs qu'il fait qui taillent un grand homme !

Il décida alors de voter pour l'indifférence.

Il prit son carnet et de quoi écrire, puis chercha la page à laquelle il était arrivé. Il n'utilisait jamais de garde-page, préférant feuilleter son recueil de souvenirs à chaque fois qu'il voulait y ajouter quoi que ce fût.

A peine Sélénius avait-il eu le temps de finir sa phrase que l’immonde chose violette s’était introduite dans la chambre nous annonçant, d’un ton qui le rendait un peu plus intéressant que d’habitude, qu’élève avait apparemment lancé un puissant sort…

Profitant de l’accalmie proposée par le Maison Blanche, Peter s’était assis avec devant son journal, comme pour éviter un sujet un peu trop houleux.Que pouvait-il cacher ?

Peu importe, Sélénius ne prit pas la peine de réfléchir et mit les pieds dans le plat :

- Et bien, tu sais Narcisse, il y a de forte chance que ce fameux sort ait été lancé par notre cher Peter étant donné l’incantation qu’il a fini il y a quelques secondes… Malheureusement, il ne veut me dire, peut-être que toi, même si j’en doute, tu pourras le faire parler. De toute façon, si tu nous as fait un coup fourré, je ne me gênerai pas pour en toucher un mot aux professeurs…