Recherches

Déambulant dans ce si bien connu rayon sur la Nécromancie, Peter regardait si de nouveaux livres n'avaient pas apparu dans les rayons. A la fin de son exploration, déçu de n'avoir rien trouvé de neuf, il revint sur ses pas et sortit de sa cachète un vieux grimoire qui était dissimulé au dessous d'une étagère. C'était son bouquin préféré, un recueil d'observations d'un célèbre nécroman.

S'asseyant à même le sol, dos au rayonnage, il ouvrit chassa la poussière accumulée sur le dos du grimoire pendant ces deux derniers mois, et l'ouvrir avec précautions, le vieux cuir de la couverture craquant doucement.

Il connaissait son contenu presque par cœur, à force de l'avoir lu maintes et maintes fois, et se rendit directement à la page 40, laquelle page détaillant l'intérieur d'un être humain. Plus de cent fois Peter s'était imaginé à la place du scientifique, disséquant, découpant, pour découvrir moult merveilles organiques. Mais la seule de ses expériences qu'il aurait pu comparer à ces découvertes passionnantes, c'était la fois où il avait tenu la jambe putréfiée d'un marin tandis que le chirurgien du navire l'amputait.

Après être sorti de son dortoir, Sélénius se rendit directement dans la bibliothèque, un endroit d’enrichissement qu’il adorait.

Arrivé dans ce lieu où le silence était de mise, le jeune garçon s’avança jusqu’au rayon des Enchantements. Sélénius parcourut le couloir jusqu’à tomber sur un livre intitulé « Donner vie aux objets inanimés ».

« Intéressant… », pensa Sélénius après avoir lu quelques pages et appris deux ou trois choses importantes.

Le jeune garçon n’aimait pas lire immobile et préférait marcher dans tous les couloirs de la bibliothèque pendant sa lecture.

Arrivé devant le rayon sur la Nécromancie, Sélénius jeta un coup d’œil dans celui-ci et aperçut Peter, plongé dans un grimoire.

« C’est le moment de mettre en pratique ce que j’ai appris… », pensa Sélénius. Le jeune garçon récita une formule et son livre se mit à léviter, puis se dirigea plus ou moins rapidement vers Peter…

Les réflexes qu'avait acquis Peter en devant sans cesse éviter les gifles de son père hargneux l'aidèrent à éviter d'être assommé par le grimoire volant qui se précipitait vers sa tête à une vitesse folle. Une fois que le pauvre livre, qui n'avait rien fait à personne, se fut craché contre l'étagère contre laquelle notre ancien marin était appuyé, Peter put jeter un regard furibond au fauteur de troubles... Qui se trouvait être son camarade de chambrée, Sélénius.

Ne pouvant s'empêcher de soupirer bruyamment face à ce gamin, Peter referma le grimoire qu'il était en train de lire et le remit doucement à sa place initiale. Puis il ramassa le livre que lui avait envoyé ce fichu Sélénius et en lut l'intitulé.

- Je ne crois pas que celui-ci ce range dans les environs... lança-t-il ironiquement.

« Il a de bons réflexes, ça devient intéressant… », pensa Sélénius.

Sélénius reprit son livre des mains de Peter et lui dit :

« J’étais en train de lire ce livre quand j’ai eu envie de tester mes nouvelles connaissances et, comme tu as pu le voir, ça marche assez bien. Et toi, bouquinant dans le rayon de Nécromancie, tu es tellement prévisible… Et pas besoin de la divination pour ça. Enfin bref, mon cours de transmutation va bientôt commencer, je te laisse toi et tes livres sur les cadavres. Tu devrais essayer de lire un livre sur la divination, tu sais, tu pourrais en apprendre des choses… »

Sur ce, Sélénius sortit de la bibliothèque…

Peter n'ajouta rien.

- Quel répugnant personnage, murmura-t-il une fois qu'il fut sûr que les oreilles sournoises de Sélénius ne puissent guère l'entendre.

Décidément, ce Maison Noire le dégoûtait de plus en plus...

- Lui et sa divination, marmonna avec hargne Peter dans la barbe qu'il n'avait pas.

Il n'avait plus envie de lire une fois de plus les découvertes merveilleuses de ce scientifique qui avait eu la chance de dépecer un humain entier, c'est pourquoi il quitta la bibliothèque, de plus en plus furibond à chaque pas.

Au moins aurait-il quelque chose à écrire dans son carnet, ce soir-là !